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Blog de littérature

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5 juin 2008

" REFUSE "

J'ai été recalé à l'agrégation de lettres: même pas admissible. Donc universitairement, une année de foutue. Des heures et des heures de travail, des soirées à bosser d'arrache-pied, une mauvaise humeur quasi-permanente, des innombrables allers-retours Perpignan-Toulouse, une somme astronomique entre les bouquins et les inscriptions diverses et variées... Tout cela pour rien, ou plutôt des notes minables. Une branlée. Alors je ne sais trop quoi penser. Certaines notes ne sont pas étonnantes, mais d'autres me surprennent davantage. Je n'ai pas envie, pour le moment, de repasser ce foutu concours. Je suis un peu écoeuré par cette gifle. Mais en même temps, il faudra tôt ou tard s'y recoller. On verra. Je suis allé passer une heure seul au bord de la mer, à port-Vendres. J'avais besoin de voir la mer, d'entendre et de sentir la mer, et j'aime cet endroit. Ca sent le poisson plus ou moins frais, le moteur chaud, les cordages, la mer... un port qui vit. Au moins, le rythme de la mer est imperturbable, et me reconnecte sur le vrai mode des choses. J'ai peur du contrecoup, en fait. Vivement que ce remplacement se termine, que je puisse me reposer. En tout cas, cette année a été humainement très riche. J'ai rencontré plein de gens géniaux, j'ai ouvert mon horizon, publié mon premier bouquin, le second ne devrait plus tarder...les choses ne sont pas entièrement négatives. SP_A0053
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26 mai 2008

Faire passer des colles, c'est trop bien !

Ce soir, donc rendez-vous avec la prof que je connaissais pour assister à ses colles de classe prépa Des HEC, première année. Trois étudiants, sur des sujets divers. Donc je me pointe dans cet immense bahut, que je ne connaissais que de nom et de réputation, une grande cour magnifique, un hall d'attente somptueux, les élèves faisaient presque tache ! C'est rigolo, ces gamins de 15 ans habillés à la dernière mode qui te regardent d'un air goguenard. Enfin. La prof arrive, bonjour, ça va bien tout ça, et c'est parti. Imaginez une immense pièce découpée en boxes individuels bien isolés les uns des autres, une chaleur à crever because lampes halogènes à plein tube. C'était ça, la première élève arrive, sujet de la colle: la démocratie chrétienne. Bien que super stressée, nous avons droit à un exposé de 25 minutes. Assez maladroit dans sa forme, intéressant dans son fond, même si le sujet ne me parlait pas, comme aucun des deux autres autres d'ailleurs. Elle se fait copieusement rabrouer, mais sort toute penaude avec un 10. La suivante, bien plus charmante, bien plus sure d'elle, nous délecte d'un exposé sur l'islamisme, et repart toute content avec son 14. Enfin, un truc bidon sur le sport et la politique: 13. C'est chaud. Mais c'est génial, si jamais j'ai l'occasion de faire ça l'an prochain ou l'année suivante, ce serait vraiment excellent. Voir les élèves galérer, sentir la pensée qui improvise, l'étudiant qui doit se rattraper... Trop fort. A suivre, vraiment !
20 avril 2008

Les temps changent

Et ça fait bizarre de voir que les choses évoluent, que la terre tourne alors qu'on a tendance à se complaire dans un quotidien. Depuis deux ans j'ai un peu décroché des interrogations à cause de ces concours, mais maintenant que la rigueur des révisions se fissurent, je me rends de plus en plus compte que les choses évoluent. Jérome en est à sa deuxième petite, qui a déjà deux ans; Max se rend compte qu'il va progressivement décrocher de la bio, et ils attendent, eux aussi, un bébé; mes anciens élèves de cours particuliers vont débarquer dans le supérieur; moi-même je serai un jeune prof d'ici quelques mois, avec mes cours à écrire, des copies à corriger, conseils de classes et réunions parents/profs...Nous quittons ce statut amusant d'étudiant pour nous intégrer dans les rouages de la vie active. Et nous commençons à envisager un déménagement pour la fin de l'année, afin d'avoir une vraie chambre et un vrai bureau, dans un nouvel appart que nous assumerons entièrement. C'est marrant. Ca fait plaisir, mais ça fait peur aussi. Peur d'enchaîner les compromis, de devoir systématiquement ménager la chèvre et le chou, de ne pas faire les bons choix aux bons moments. J'ai peur de négliger le piano et de n'être jamais en mesure de jouer les Goldberg intégralement comme je me l'étais promis, à cause du travail monstrueux qui me reste à fournir; ou de ne pas visiter l'Islande en chantant du Bach à tue-tête; ou de ne pas réussir à commencer et terminer une thèse dans les temps; de ne pas élever mes gamins correctement; ou que c vieux rêve de Bretagne ne soit qu'une mascarade... C'est dans ces interrogations que se situe la bonne amorce de solution, mais cette transition entre vie étudiante surprotégée et vie active où tous les coups sont permis. Enfin, wait and see.
14 avril 2008

En direct de la BU

Les affaires reprennent, une bonne journée après un WE bad trippant, de mauvaise récupération. Le plan du a) du 1) du grand 3 a été pondu en moins d'une heure et demie, après avoir respecté le rituel arrivée dans la bibliothèque, petit café, déballage d'affaires. Maintenant, reste à le rédiger, je vais essayer de le faire directement à l'ordi, au lieu de passer par le truchement du cahier, ça me ferait gagner beaucoup de temps. L'objectif: terminer avant fin avril ce truc-là, et bien avancer le travail de traduction, que j'ai commencé cet après-midi. Cette cadence serait la bonne, je m'entends bien avec mon collègue, c'est bien. Très bien. Enfin un truc qui m'intéresse vraiment, ça faisait longtemps...
12 avril 2008

C'est fini

Enfin, c'est terminé. Je suis épuisé, mais content d'avoir traversé ces épreuves. Y a eu du très dur et du faisable, pas de facile. Mais j'ai essayé de tout faire, même si je pense honnêtement que je suis trop just. On verra. Quand j'en aurai la patience, je mettrai les sujets en ligne. Pour le moment, le but de la manoeuvre c'est de récupérer du sommeil perdu. Je suis épuisé, je sens que la fatigue commence à ébranler toutes les défenses et qu'il me faudra une bonne semaine pour me remettre de cette session agreg 2008. Ce fut formateur, quoi qu'il en soit. Bon allez: littérature française: "Les routes de Julien Gracq ne mènent nulle part. Si elles ont un terme, il est sans importance, et jamais le récit n'y aboutit parce que l'essentiel est ailleurs. Mais cet ailleurs, seule la route peut le désigner. Elle ne le nomme pas, il est innommable. Elle le fait seulement pressentir et le récit se limite à enclencher des mécanismes, à faire jouer des déclics qui remagnétiseront l'espace pour mieux nous aimanter. Sur les routes de Julien Gracq s'inscrit le trajet d'une fascination. Le but géographique est dérisoire, la finalité est d'ordre mystique, à tout le moins philosophique, c'est d'initiation qu'il s'agit. La révélation est au bout du chemin, mais au fil du parcours, chacun comprend que le chemin, jamais, ne finira et que tout tient dans la promesse." littérature comparée: "Le lieu de naissance du roman est l'individu dans sa solitude, quine dispose plus d'expression exemplaire de ses intérêts les plus vitaux et qui, n'étant conseillé par personne, est lui-même incapable de conseiller qui que ce soit". latin: Ager in medio harenosus, una specie; neque flumen neque mons erat, qui finis eorum discerneret. Quae res eos in magno iuturnoque bello inter se habuit. Postquam utrimque legiones, item classes saepe fusae fugataeque et alteri alteros aliquantum attriueret. ueriti, ne mox uictos uictoresque defessos alius aggrederetur, per indutias sponsionem faciunt, uti certo die legati domo proficiscerentur: quo in loco inter se obuii fuissent, is communis utriusque populi finis haberetur. Igitur Carthagine duo fratres missi, quibus nomen Philaenis erat, maturauere iter pergere, Cyrenenses tardius iere. Id socordiane an casu acciderit, parum cognoui. Ceterum solet in illis locis tempestas haud secus atque in mari retinere. Nam ubi per loca aequalia et nuda gignentium uentus coortus harenam humo excitauit, ea magna ui agitata ora oculosque implere solet: ita prospectu impedito morari iter. Postquam cyrenenses aliquanto posteriores se esse uident et ob rem corruptam domi poenas metuont, criminari Carthaginiensis ante tempus domo digressos, conturbare rem, denique omnia malle quam uicti abire. Sed cum Poeni aliam condicionem, tantummodo aequam, peterent, Graeci optionem Carthaginiensium faciunt, ut uel illi, quos finis populo suo peterent, ibi uiui obruerentur, uel eadem condicione sese quem in locum uellent processuros. Philaeni condicione probata seque uitamque suam rei publicae condonauere: ita uiui obruti. Si je trouve le reste déjà prêt, je le mettrai. Que du bonheur non ?
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5 avril 2008

Ballade au Cap Béar

« Homme libre, toujours tu chériras la mer. » (Noter d’ailleurs la construction syllabique 4/2//4/2, qui vient mimer le balancement des vagues.) Je repense toujours à ce superbe vers lorsque je me rends à cet endroit magnifique, chaque fois que j’ai un coup de blues ou besoin de reprendre des forces. J’avais envie, à deux jours des épreuves, de revoir cette force des éléments, cette inaltérabilité du mouvement, qui se fout bien de savoir si j’aurai ou non mon agreg, de savoir même si je suis vivant ou mort. Simplement ainsi. Ca me rassure de sentir quelque chose qui me dépasse, un mouvement perpétuel qui finira tôt ou tard par m’englober et auquel je prendrai part, d’une manière ou d’une autre. Tout abandonner et retourner enfin à la terre-mer. Ca aide à relativiser les petits soucis du quotidien, en me rappelant à quel point je suis ridicule. La mer et la roche. Un combat éternel, le mouvement d’action et de réaction, d’élévation et de chute. Ces deux éléments m’ont toujours à la fois terrifié et fasciné. Leur alliance rappelle le primitivité de la nature. D’où mon goût pour l’Islande, terre de feu et de glace, de roche et de mer. Au milieu des éléments, quelle importance revêt ma petite vie ? Ca y est, le petit sac est en préparation. Voiture vérifiée (pas le moment de serrer le moteur !), paperasses, trousse, dictionnaires, quelques fiches, petits trucs à bouffer pour midi, à mi-épreuve. Si j’y pense, je prendrai mon diabolo, pour aller à la plage le soir. Soit footing, soit diabolo on the beach, ça me fera du bien. Chaque période difficile de ma vie aura été accompagnée par ce petit jouet qui ne ressemble plus à grand-chose. Je me demande si quelqu’un a déjà écrit une métaphysique du diabolo. Je suis certain qu’il y aurait plein de choses à dire. Le jouet dont l’intérêt réside dans l’équilibre et la rotation. L’apprentissage du juste milieu, quoi. DSCF3342 DSCF3354 DSCF3379 DSCF3381DSCF3361
4 avril 2008

J-3

Putain, c'que j'ai pas envie d'y aller... J'arrive pas à me projeter dans le truc, c'est un mauvais cap que cette semaine de concours qui s'annonce. Plus ça va et plus je me demande si ça vaut vraiment le coup de se battre. Je ne me souviens plus dans quelle dynamique j'étais l'années dernière, mais là c'est vraiment dur dur dur. Je repense à Vendredi, pour m'encourager. Une après midi à piocher des bouquins, un retour à la maison avec un crochet à Valras, un peu à la manière de Simon, du travail pasionnant en perspective. Mais d'ici là, ces foutues épreuves de l'agreg. Fait chier. J'ai peur de pas arriver à trouver le sommeil. Peur de sécher devant un sujet de dissert de merde, ce qui ne manquera pas de tomber. Peur d'oublier un tas de trucs dans les grammaires. Peur de cette version de latin à laquelle je vais comme un boeuf à l'abattoir. Peur de prendre un gros coup au moral, en fait, et de décevoir certaines personnes. Donc prendre du repos, et se faire plaisir maintenant, parce passé demain soir ce sera trop tard. Je viens de réaliser que je n'avais pas pensé aux céréales et autres merdes vitaminées qu'il faut prévoir pour les épreuves. Demain. Ce matin, retour à l'académie Bach, continué mon Mozart sur un kawai. Près d'une heure à me faire à ce piano de merde, horrible. Ca reste toujours mieux que le clavier...Enfin, ça fait du bien de se replonger dans le piano. ce sera un investissement, clair et net, l'un des premiers de ma vie de grand. used_steinway_and_sons_grand_piano_ebony_black_finish C'est fou comme tous les soucis se dérouillent dès que je me consacre à la musique. Une grande fenêtre ouverte qui vient souffler les toiles d'araignées qui encombrent la tête. Heureusement.
24 mars 2008

Un bon souvenir

Cette photo a été prise un soir particulier : nous étions tous les quatre en pleine période d’oraux du CAPES, à Tours. Laeti et Mathilde avaient terminé, Jerem et moi étions sur le point de terminer. Quelque chose comme le 21 ou 22 Juin 2007. Ce fut une excellente soirée, dont j‘ai recouvré le souvenir en fouillant dans ma boite mail pendant un cours. Ca fait du bien de se remémorer les bons moments. Il est amusant de constater à quel point le vieil album de famille est relayé par la technologie. Je grave régulièrement des centaines de photos sans les trier, et peut-être pour les perdre. Et je sais bien que je ne suis pas le seul, bien qu’étant plutôt négligent de nature. Le père d’Emilie utilise en ce moment un scanner qui permet de restituer les photos sur négatif en fichier jpeg. Ca peut servir, même si l’inversion à laquelle on assiste laisse rêveur. Sommes-nous destinés aussi à nous évaporer ? La mémoire se perd, les bons évènements qui ne sont néanmoins pas fondamentaux (les petits repas entre potes, les photos prises dans une bonne après-midi…) disparaissent et s’estompent. J’ai même été surpris que Sandra me laisse un petit mot d’encouragement et de remerciement pour les relectures de son DEA ! Nous allons petit à petit, me semble t-il, vers une désacralisation au profit du bon moment. Peut importe avec qui ou dans quel contexte on passe un bon moment, ce qui importe le plus, c’est le plaisir égoïste que l’on en tire. Au fond, les personnes que l’on côtoie finissent, je trouve, par devenir très éphémère, au point que les amitiés les plus éprouvées sont celles que le temps fait passer. On s’attache bien souvent trop vite, on se donne trop vite pour passer des moments éphémères qui se ternissent plus tard car on finit peu à peu par oublier qu’on avait eu des accointances avec ces gens-là. Alors la perpétuation du souvenir sous la forme d’un papier ! le temps où convoquer un photographe pour qu’il vienne faire la photo de famille de la décennie n’est peut-être pas si moyenâgeux qu’on le pense souvent. La débauche de technologie nous rend de plus en plus étrangers les uns aux autres. C’et dommage. Mon vieil EOS (que j’ai depuis 14 ans quand même) sort de plus en plus rarement de sa boite, le papier fait chier, on sait jamais où le ranger, il prend de la place pour rien. Mais peut-être devrions-nous faire un effort pour être plus attentifs à ce devoir de mémoire, à ne plus considérer les gens et les évènements comme du fugitif et du faire-valoir de l’égoïsme. Enfin. Allez, des épreuves m'attendent, ainsi que ma partoche. Photo_058__2_ Photo_054__2_
7 mars 2008

Bravo Adeline !

Fierté pour une de mes amies qui participera le 21 Mars à son premier colloque, en tant que doctorante, à l'Université de Toulouse le Mirail. Félicitations ma belle. Image_1
7 mars 2008

Un très beau livre

Y a pas à dire, les anciens sont vraiment ceux qui écrivent le mieux. J'aime beaucoup celui-là, j'avais lu quelques trucs de lui pour la maîtrise, du coup en tombant sur ce petit livre de 120 pages par hasard, je l'ai dévoré. Georges Gusdorf, La Parole. Un petit extrait: "Le langage le plus commun représente un mot de pase universel. Aussi bien l'écrivain le plus hermétique renonce à ses raffinements de vocabulaire et de style lorsqu'il s'adresse à l'épicier du coin ou au contrôleur d'autobus. Lorsque Mallarmé inscrivait sur des enveloppes, en guise d'adresse, des quatrains précieux, il spéculait sur une particulière bonne volonté des employés des P.T.T. pour déchiffrer ses rébus poétiques. Mais si tous les usagers de la Poste en avaient fait autant, il est probable que ce service public ses serait trouvé très rapidement dans l'incapacité de fonctionner. A la limite, si j'use d'un langage entièrement personnel, fabriqué par moi de toutes pièces, il est clair que j'arriverai peut-être ainsi à énoncer des formules d'une originalité radicale, mais que personne ne me comprendra. (...) Il semble donc que l'usage de la parole nous oblige à choisir entre deux formes d'aliénation: ou bien, comme le fou ou me mystique, parler comme personne; ou bien, comme l'adepte de la langue basique, parler comme tout le monde. Dans les deux cas, le sens même de la personnalité s'abolit. Plus je communique et moins je m'exprime, plus je m'exprime et moins je communique. Il faut choisir entre l'incompréhensibilité et l'inauthenticité, entre l'excommunication ou le renoncement de soi.", PUF, PP. 53-54. Joliment dit, non ? 41FX0XDAVQL
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