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Blog de littérature
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24 mars 2008

Un bon souvenir

Cette photo a été prise un soir particulier : nous étions tous les quatre en pleine période d’oraux du CAPES, à Tours. Laeti et Mathilde avaient terminé, Jerem et moi étions sur le point de terminer. Quelque chose comme le 21 ou 22 Juin 2007. Ce fut une excellente soirée, dont j‘ai recouvré le souvenir en fouillant dans ma boite mail pendant un cours. Ca fait du bien de se remémorer les bons moments. Il est amusant de constater à quel point le vieil album de famille est relayé par la technologie. Je grave régulièrement des centaines de photos sans les trier, et peut-être pour les perdre. Et je sais bien que je ne suis pas le seul, bien qu’étant plutôt négligent de nature. Le père d’Emilie utilise en ce moment un scanner qui permet de restituer les photos sur négatif en fichier jpeg. Ca peut servir, même si l’inversion à laquelle on assiste laisse rêveur. Sommes-nous destinés aussi à nous évaporer ? La mémoire se perd, les bons évènements qui ne sont néanmoins pas fondamentaux (les petits repas entre potes, les photos prises dans une bonne après-midi…) disparaissent et s’estompent. J’ai même été surpris que Sandra me laisse un petit mot d’encouragement et de remerciement pour les relectures de son DEA ! Nous allons petit à petit, me semble t-il, vers une désacralisation au profit du bon moment. Peut importe avec qui ou dans quel contexte on passe un bon moment, ce qui importe le plus, c’est le plaisir égoïste que l’on en tire. Au fond, les personnes que l’on côtoie finissent, je trouve, par devenir très éphémère, au point que les amitiés les plus éprouvées sont celles que le temps fait passer. On s’attache bien souvent trop vite, on se donne trop vite pour passer des moments éphémères qui se ternissent plus tard car on finit peu à peu par oublier qu’on avait eu des accointances avec ces gens-là. Alors la perpétuation du souvenir sous la forme d’un papier ! le temps où convoquer un photographe pour qu’il vienne faire la photo de famille de la décennie n’est peut-être pas si moyenâgeux qu’on le pense souvent. La débauche de technologie nous rend de plus en plus étrangers les uns aux autres. C’et dommage. Mon vieil EOS (que j’ai depuis 14 ans quand même) sort de plus en plus rarement de sa boite, le papier fait chier, on sait jamais où le ranger, il prend de la place pour rien. Mais peut-être devrions-nous faire un effort pour être plus attentifs à ce devoir de mémoire, à ne plus considérer les gens et les évènements comme du fugitif et du faire-valoir de l’égoïsme. Enfin. Allez, des épreuves m'attendent, ainsi que ma partoche. Photo_058__2_ Photo_054__2_
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7 mars 2008

Bravo Adeline !

Fierté pour une de mes amies qui participera le 21 Mars à son premier colloque, en tant que doctorante, à l'Université de Toulouse le Mirail. Félicitations ma belle. Image_1
7 mars 2008

Un très beau livre

Y a pas à dire, les anciens sont vraiment ceux qui écrivent le mieux. J'aime beaucoup celui-là, j'avais lu quelques trucs de lui pour la maîtrise, du coup en tombant sur ce petit livre de 120 pages par hasard, je l'ai dévoré. Georges Gusdorf, La Parole. Un petit extrait: "Le langage le plus commun représente un mot de pase universel. Aussi bien l'écrivain le plus hermétique renonce à ses raffinements de vocabulaire et de style lorsqu'il s'adresse à l'épicier du coin ou au contrôleur d'autobus. Lorsque Mallarmé inscrivait sur des enveloppes, en guise d'adresse, des quatrains précieux, il spéculait sur une particulière bonne volonté des employés des P.T.T. pour déchiffrer ses rébus poétiques. Mais si tous les usagers de la Poste en avaient fait autant, il est probable que ce service public ses serait trouvé très rapidement dans l'incapacité de fonctionner. A la limite, si j'use d'un langage entièrement personnel, fabriqué par moi de toutes pièces, il est clair que j'arriverai peut-être ainsi à énoncer des formules d'une originalité radicale, mais que personne ne me comprendra. (...) Il semble donc que l'usage de la parole nous oblige à choisir entre deux formes d'aliénation: ou bien, comme le fou ou me mystique, parler comme personne; ou bien, comme l'adepte de la langue basique, parler comme tout le monde. Dans les deux cas, le sens même de la personnalité s'abolit. Plus je communique et moins je m'exprime, plus je m'exprime et moins je communique. Il faut choisir entre l'incompréhensibilité et l'inauthenticité, entre l'excommunication ou le renoncement de soi.", PUF, PP. 53-54. Joliment dit, non ? 41FX0XDAVQL
4 mars 2008

Une belle phrase

Enfin, belle, non, pas tellement. A vous de juger: "Ce qu'il faut c'est décourager le monde qu'il s'occupe de vous...Le reste c'est du vice." Céline, Mort à Crédit Du pur Céline, en concentré. Mort à Crédit est une sorte d'autobiographie (je dis sorte car à force de voir cette étiquette si simple réduite à une peau de chagrin par tous ces universitaires, je ne suis plus sûr de rien. Ca doit être ça, être brillant, pour ces gens-là: remettre en question des trucs simples pour faire croire qu'on en saisit un fondement bien plus radical), c'est assez atroce, mais on retrouve le souffle de Céline, si dévastateur, cette syntaxe morcelée, cette haine viscérale. Cette phrase arrive comme un cri de haine lancé à l'issue d'une scène où le jeune Ferdinand vient de se faire injustement virer de son travail d'adolescent. C'est comme ça, Céline. Tout est déformé, comme si l'on voyait les scènes nageant dans une éprouvette d'acide. On se demande pourquoi on trouve ça beau, finalement. C'est pas beau, Céline, c'est puissant: le lecteur est arraché et projeté dans cet univers déformant, dans cette brutalité du langage, à l'image de ses personnages qui subissent de plein fouet la violence et l'absurdité de leurs expériences. Enfin. 186
4 mars 2008

Inauguration

Ben dis donc,
Je suis surpris par la facilité avec laquelle un utilisateur lambda peut se créer un espace personnel sur la toile. Donc en ce 4 Mars 2008, voici l'ouverture de ce blog, qui durera plus ou moins longtemps, qui n'est destiné à personne en particulier donc à tout le monde. Amis ou non, vivant loin ou non, bienvenue à vous.

Mais d'ailleurs, pourquoi un blog ?
Il faut croire qu'il n'y a que les idiots qui changent d'avis: je pensais encore il y a peu de temps que les blogs ne constituaient qu'une mode stérile lancée par quelques ados pour raconter leurs lieux communs et partager des photos idiotes. Jusqu'à ce que je découvre quelques blogs vraiment sympas qui m'ont fait changer d'avis. Donc lieu d'expression, espace d'échanges, point de rencontre virtuel avec les gens qu'on aime et qu'on ne peut malheureusement pas voir fréquemment, plus commode que l'éternel msn parce que l'obligation de répondre n'est pas maintenue: voilà les premieres idées qui me viennent en pensant à ce concept.

Quelques tergiversations ont été nécessaires pour trouver le nom du blog. Certains d'entre vous auront immédiatement deviné la référence littéraire cachée derrière ce nom d'Arnheim, les autres n'ont qu'à chercher. C'est à la fois la sonorité du mot, le contexte de découverte du texte auquel il est lié (ce que tous les agrégatifs en Lettres modernes de 2008 saisiront immédiatement) et l'atmosphère qu'il évoque, lié au titre de cet article, Inauguration, aux résonances quelque peu malhériennes, qui m'ont poussé à choisir ce nom.
Il me reste maintenant à le remplir, un peu comme un coffret dans lequel on ajoute plus ou moins pêle-mêle différentes choses qui finissent, par reliance, par former un tout.

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