5 avril 2008
Ballade au Cap Béar
« Homme libre, toujours tu chériras la mer. »
(Noter d’ailleurs la construction syllabique 4/2//4/2, qui vient mimer le balancement des vagues.)
Je repense toujours à ce superbe vers lorsque je me rends à cet endroit magnifique, chaque fois que j’ai un coup de blues ou besoin de reprendre des forces. J’avais envie, à deux jours des épreuves, de revoir cette force des éléments, cette inaltérabilité du mouvement, qui se fout bien de savoir si j’aurai ou non mon agreg, de savoir même si je suis vivant ou mort. Simplement ainsi. Ca me rassure de sentir quelque chose qui me dépasse, un mouvement perpétuel qui finira tôt ou tard par m’englober et auquel je prendrai part, d’une manière ou d’une autre. Tout abandonner et retourner enfin à la terre-mer. Ca aide à relativiser les petits soucis du quotidien, en me rappelant à quel point je suis ridicule.
La mer et la roche. Un combat éternel, le mouvement d’action et de réaction, d’élévation et de chute. Ces deux éléments m’ont toujours à la fois terrifié et fasciné. Leur alliance rappelle le primitivité de la nature. D’où mon goût pour l’Islande, terre de feu et de glace, de roche et de mer. Au milieu des éléments, quelle importance revêt ma petite vie ?
Ca y est, le petit sac est en préparation. Voiture vérifiée (pas le moment de serrer le moteur !), paperasses, trousse, dictionnaires, quelques fiches, petits trucs à bouffer pour midi, à mi-épreuve. Si j’y pense, je prendrai mon diabolo, pour aller à la plage le soir. Soit footing, soit diabolo on the beach, ça me fera du bien. Chaque période difficile de ma vie aura été accompagnée par ce petit jouet qui ne ressemble plus à grand-chose. Je me demande si quelqu’un a déjà écrit une métaphysique du diabolo. Je suis certain qu’il y aurait plein de choses à dire. Le jouet dont l’intérêt réside dans l’équilibre et la rotation. L’apprentissage du juste milieu, quoi.
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