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18 novembre 2009

Action-réaction, épisode 2

C'est facile d'accuser la société des défauts qu'on a du mal à pallier nous-mêmes, j'en conviens. Seulement il faut bien constater que nos chers bambins ont pris l'habitude de vivre dans un monde semi-virtuel (les récentes actualités tendent à le démontrer), dans lequel l'information, aussitôt avalée, est digérée pour laisser place à la suivante. Rapidité de l'information, de l'échange, du statut, des amis, des amours... Et qu'on le veuille ou non, les enseignants, sans pour autant cautionner ou tomber dans une démagogie ridicule, doivent s'adapter à la structure mentale qui est en train de devenir celle des adolescents. On m'objecte, de manière amicale et pondérée, d'être trop dans l'action-réaction, de réagir trop vite et du tac au tac.
Cela est certainement vrai, dans ma pratique professionnelle tout du moins.
Mais ai-je vraiment le choix ? A bosser avec ces élèves pour lesquels une chose en vaut une autre, laquelle sera remplacée par une troisième chose, et ainsi de suite, je n'ai pas vraiment le choix, ou je n'ai pas encore acquis la maturité pour m'adapter à cette structure mentale: à être dans l'action-réaction, je ne peux pas faire nécessairement les bons choix, même si j'ai assez peu, en définitive, l'impression de me tromper.
Dont acte.
Ce matin, je croise l'élève qui avait suscité tant de débats à l'article précédent, celle qui a recopié. Je l'appelle et lui demande, calmement, si elle n'avait rien à se reprocher. "Euh, non M'sieur, je crois pas." Ce à quoi je lui demande si elle en est bien sûre.
Même réponse. Je la remercie donc, en lui disant qu'on règlerait ça le moment venu. Le but de la manoeuvre était justement de la faire galérer. Et ça n'a pas loupé: un quart d'heure plus tard, elle vient me voir, visiblement au bord des larmes, et demande à me parler. Là, elle avoue tout: peur d'avoir une mauvaise note, pas d'idée pour sa rédaction, etc... Je la remercie de sa franchise et la laisse partir. Après avoir réfléchi un peu et avoir fait la même chose avec l'autre tricheur, qui, lui, est resté campé sur sa position (ah non M'sieur, je vois pas de quoi vous voulez parler !", je lui ai proposé un "deal" pendant la récréation: je lui donne un autre sujet pour qu'elle se rattrape, ce qui n'empêchera pas cette note d'être intégrée à la moyenne. En acceptant, elle avait l'air soulagée, et visiblement convaincue du fait qu'elle ne bénéficierait pas de la même indulgence au prochain coup fourré de ce genre.
Bon, mission accomplie de mon côté je crois.
Et comme rien ne mérite qu'on se morfonde dessus, j'ai terminé cette belle mi-journée par une ballade en moto jusqu'au bord de mer, en pensant à tous mes collègues expatriés chez les ch'timi.

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Commentaires
M
Je suis ravie . Maintenant il n'est pas dit que ces élèves ne te "décevront" plus ... Mais tu leur a tendu une perche , un moyen de se racheter . La Nintendo t'offre 2 ou 3 vies mais un prof t'accorde le bénéfice de ses doutes ... de ses remises en question ! <br /> <br /> Je suis vraiment vraiment contente , même si je ne suis pas impliquée .
P
oh là ! je crois que tu as très sainement réagi !<br /> <br /> Pour la vitesse du monde, tu as certainement raison, j'sais pô, je vis dans une grotte en évitant radio et télé...
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