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9 juillet 2011

Hommage aux anonymes

Oui, voilà un peu plus de trois ans que ce blog s'est ouvert. En trois ans, il a allègrement dépassé la centaine de messages, à des fréquences plus ou moins irrégulières, et en trois ans j'ai encore du mal à lui donner une cohérence. A la base journal d'un jeune prof devenu inutile dans la mesure où une fois les premiers galons pris, les angoisses se sont dissipées d'elles-même, il est à la fois blog littéraire, support d'attaques indirectes, brouillon pour ne pas perdre la patte de l'écriture, dépositaire de belles lectures ou écoutes musicales... Merci donc à vous, nonymes ou anonymes qui prenez un peu de votre temps, tandis que la clepsydre se vide, pour parcourir ces billets.

Mon seul regret, si je puis me permettre, concerne la quasi-absence de commentaires. Non que je veuille rivaliser avec ces minots qui veulent des "coms", mais davantage pour avoir votre avis, vos réflexions, pour, pourquoi pas, établir un échange.
Merci encore à vous.

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Commentaires
N
Tu as raison, qu'il doit être décevant et frustrant de se savoir lu mais de ne jamais en recevoir une quelconque reconnaissance... Peut-être est-ce simplement la peur, pour ces anonymes ou ces nonymes, d'écrire dans ton ombre et de ne poster que des commentaires futiles, insipides, qui ne donnent en rien le change à tes propos, à tes idées et à toutes ces réflexions émouvantes que tu mènes sur ta propre vie. Pourtant tu es en droit d'exiger des commentaires de tes lecteurs, au moins de ceux qui prennent du plaisir à te lire et pourraient amorcer cette notion de partage légitimement évoquée.<br /> <br /> J'ai moi-même fait le saut, le grand saut, dans cette vie trépidante qu'est celle d'un enseignant. J'ai reçu des conseils de toutes parts, des plus intéressants aux plus absurdes, comme celui de porter une blouse afin de se donner du charisme, une assurance que l'on n'a pas mais que l'on endosse tous les matins pour "affronter" les élèves et que l'on quitte le soir, un peu comme un comédien ôte son costume avant de quitter la scène. Non, je ne serai pas de ceux-là. J'ai choisi d'y aller nu, si j'ose dire, et de ne pas me protéger sous des artifices que je jugeais inutiles. Bien sûr j'avais peur, bien sûr je manquais d'assurance, mais j'étais moi. Pas de mensonges, pas d'extravagance, voici votre nouveau professeur. Les premiers jours ont été difficiles tant j'avais l'impression d'être un imposteur... non certifié ce professeur à qui vous confiez vos enfants. Aucune expérience. Rien. Nada. Que des diplômes. Et les crocs. Oui, les crocs, cette énergie terrible, merveilleuse et vitale, cette envie de donner le meilleur de soi à ceux qui m'apparaissaient déjà comme mes protégés. Tous, sans exception. Dès le premier jour ils vous sondent, vous regardent de leurs yeux méfiants ou puérils. Ils réclament la vérité… Qui es-tu ? Je le leur dis, d'entrée : peu importe qui je suis, je ne suis pas votre ennemi… Et la confiance s'établit, profonde, sincère, réconfortante. Cette confiance débordante nous donne des ailes, l'envie de se donner à fond, pour eux, et la certitude qui nous le rendront, au centuple. Aujourd'hui je me nourris de cette énergie qu'ils dégagent, et peu importe la forme qu'elle prend car elle revêt plusieurs visages : la haine, la révolte, la reconnaissance, l'indifférence… Je prends conscience que ce métier est celui pour lequel je suis fait et c'est une pure jouissance… J'ai tout à apprendre, peu importe, j'apprendrai. Mais je veux continuer à les regarder ainsi, à porter sur eux un regard pur, sain, à les prendre tels qu'ils sont sans les juger. Nous sommes là pour les guider et cela ne se fait pas sans heurts. Bien sûr qu'il y a des moments durs, et d'autres moments divins mais le bonheur, le vrai bonheur, c'est d'être à leurs côtés et de se dire que l'on a un sacré challenge à relever. Car ils n'ont pas conscience de ce qui se joue là, tout de suite, maintenant. Leur avenir est si lointain à leurs yeux. Ils croient qu'ils ont le temps de grandir, que cela n'arrivera jamais, que c'est loin, si loin. Nous savons que c'est faux, nous savons que la société ne les loupera pas. A nous de les armer, de leur donner toutes les motivations du monde, de les soutenir, de les réconforter, de leur montrer qu'ils ont un putain de potentiel tout au fond d'eux. Et surtout tous, sans exception. Car notre rôle, notre vrai challenge il est là : croire en eux, toujours, peu importe comment. Je ne baisserai jamais les bras, je vous en fais la promesse. Je serai là, pour vous, solide comme un roc, prêt à vous accompagner de toutes mes forces avant de passer le relais à un collègue qui, je l'espère, fera de même. Je vous aiderai à grandir, à être prêts pour devenir adultes, responsables et surtout bien dans votre peau. Depuis que je vous ai quittés j'erre comme une âme en peine, c'est en cela que j'ai découvert que vous m'apportez toute cette énergie dont j'ai moi-même besoin. Il me tarde de retrouver mes élèves, oui il me tarde que les vacances s'achèvent pour être là où je suis bien : avec eux. C'est tout ce qui compte. Enfin je crois.
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