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28 septembre 2009

Rachmaninov, ou de l'indistinction

rachmaninov_DG

Indistinction, et non inaudibilité.
J'ai profité d'uns course à faire à l'autre bout de la ville pour joindre l'utile à l'agréable et écouter un disque qui m'a été offert hier: les premier et deuxième concertos de Rachmaninov, par Zimerman, Ozaka et l'orchestre symphonique de Boston. Un disque qui a déjà quelques années, il date de 2004, pour des enregistrements faits en 1997 et 2000. Je me souviens de ce disque, dans la mesure où j'avais lu à sa parution une interview de Zymerman, qui prétendait n'être pas pour le moment capable d'enregistrer le troisième concerto, cette oeuvre l'ébranlant tellement qu'il lui serait impossible de "risquer sa vie" à chaque concert. Opinion que je partage volontiers.

zimerman_jgp
Les deux premiers, donc, que je n'avais pas eu l'occasion d'écouter sous les doigts du pianiste polonais et la baguette d'Ozawa. J'ai immédiatement compris pourquoi ce disque avait fait tant de bruit quand il était sorti. J'avoue que j'avais un peu peur d'écouter une version solaire, défaut que j'ai souvent retrouvé en écoutant ces concertos: la partie piano nécessitant une telle virtuosité, il est à craindre que l'interprète ne la mette en valeur au détriment de l'oeuvre, oubliant ainsi ce qui fait la caractéristique de Rachmaninov dans ses quatre concertos, ce que j'appelle l'indistinction.
Or, que nenni. Bien que le jeu de Zymerman soit toujours aussi magistral et d'une incroyable justesse, le pianiste n'est pas dans une démarche de virtuosité à tout prix: le jeu est au service de l'oeuvre, le piano respecte la dynamique que Rachmaninov voulait, semble-t-il, conférer à sa partition. Du ppp au fff, toutes les nuances sont restituées, malgré un orchestre que j'ai parfois trouvé un peu trop présent, trop envahissant. J'oserais croire que le symphonique berlinois dirigé par Gergiev eussent constitué un choix plus judicieux. Mais je chipote: ces interprétations restent de très haute tenue et justifient complètement les nombreuses distinctions reçues lors de sa parution.

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Commentaires
M
Pourras-tu me le faire écouter, la prochaine fois qu'on se verra ? Tu m'as donné envie !
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