Enfin un bon roman
Ça faisait un moment.
J'ai eu un peu de mal à accrocher, je l'avoue, à ce roman que mon pote John m'a offert récemment. Et comme ça faisait quelques mois que je n'avais pas lu d'anglais, il m'a fallu quelques heures pour me remettre dans le bain. Mais cet anglais est assez simple: des phrases rudimentaires, une syntaxe dépouillée, des dialogues réduits à leur plus simple expression...une écriture assez mimétique de cette Amérique ravagée par on ne sait quoi, d'ailleurs, que traversent un père et son fils, dont nous suivons les aventures sous le regard froid d'un narrateur qui restitue par moments les dialogues entre papa et fiston.
The Road...L'éternel thème des écrivains sudistes, ou du moins de mon favori. La ressemblance avec Grapes m'a semblé frappante, et le Pullitzer 2006 mériterait que l'on se penche davatage sur les similitudes entre le récit steinbeckien et cette longue nouvelle de Mc Carthy. Nous passons, dans les deux cas, d'un univers décoratif mais presque frappé de stérilité à l'émergence d'une vie plus forte que tout, plus forte que la mort même. Dans ce texte ravagé par la méchanceté, la haine, la tristesse (ashes, dust, dead woods, corpses...autant de mots qui reviennent comme une litanie) ne subsiste que l'amour entre un père et son fils (amour qui aurait tendance à glisser quelque peu dans le topos, par moments) et la formidable éxplosion de vie apportée par la dernière page.
Un roman que je pensais bien mais sans plus s'est finalement révélé un masterpiece.
Well done !