Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Blog de littérature
Publicité
Blog de littérature
Archives
Newsletter
30 juin 2013

Pleasure is Failure

Un de mes profs fétiches avait, paraît-il, coutume de le dire. Pour bien travailler une œuvre, il ne nous faut pas l'aimer. Aimer une œuvre c'est ouvrir l'accès aux liens personnels : autres textes, souvenirs, rêveries, point de départ de narrations personnelles...

Depuis ce matin, pas trop tôt non plus après la soirée arrosée d'hier, fichage sur l'ordi des lettres persanes, depuis le début cette fois-ci, pas moins de vingt-cinq lettres. Et ce livre qui me paraissait si abscons à cause du fait que je l'avais pris sans ordre commence à germer. C'est bien construit, il y a de la virtuosité là-dedans, finalement. Les lettres se lient entre elles (mais d'ailleurs, étymologiquement, lire, n'est-ce pas lier ?), avec équilibre et grande variété des registres : la moiteur de la chambre de Fatmé délaissée à la complainte de l'eunuque jusqu'aux considérations sur la nécessité de la vertu dans la constitution d'une politique.

cormon-fernand--eifersucht-im-serail-787074

Mais finalement, pas tant que ça. Les styles, ou comme on dit maintenant les registres, sont différents mais concourent au même esprit des lois. L'ordre n'est fondé que sur la charité : « l'intérêt des particuliers se trouve toujours dans l'intérêt commun ». Dans tous les domaines apparemment.
J'arriverais presque à ressentir une failure dans cette relecture.

Publicité
Publicité
26 juin 2013

Le rire de Dédale

Thésée sait.
Thésée sait bien au fond de lui que ce silence est anormal. Un silence de crypte blanche et bleue, chaude chaux aux relents de chair. Depuis des semaines il passe de salle en salle, de couloir en couloir, accordant le soir un peu de répit à son corps épuisé pour un tête-à-tête avec ses aïeux étoilés, morts, eux aussi, depuis des années. Il les supplie, leur demande le sens de ce voyage immobile. Mais ils le laissaient seul, sans réponse.


Il est entré dans ce labyrinthe plein de vigueur et d'espérance. La Crète serait bientôt délivrée grâce à lui, le Minotaure ne serait qu'un sanglant souvenir que les vieux raconteraient le soir à la veillée à de jeunes gens condescendants d'ivresse. Ariane était belle avec ses grands yeux vert et son sourire de lune, elle l'admirerait quand il reviendrait triomphant avec les armes de son père, celles du divin Egée. Ils partiraient loin du bruit et de la fureur. Pas une fois ce Héros n'avait hésité, mû par l'hubris de la jeunesse.

labyrinthe

 


Il croyait le sang, il pensait combats et blessures, épée trempée qui s'enfonçait dans le beurre. Mais rien de tout cela. L'épée était restée dans son fourreau, son bouclier lui pesait de plus en plus. Il n'avait vu que des cadavres morts de faim qui s'étaient laissé périr ici le front implorant le ciel. Nulle trace de lutte en eux, nulle trace de dents, pas de carnage. Une mort lente et douloureuse sous l'impitoyable regard d'Hélios. Il n'y avait pas de Minotaure. Les hurlements qu'évoquaient les légendes étaient ceux de ces pauvres gens arrachés à l'insolence de leur jeunesse. Depuis longtemps la pelote de fil était terminée, et Thésée l'avait abandonnée. Ariane devait être partie vers d'autres bals maintenant, vers d'autres héros, il était seul avec lui-même à chercher un monstre n'existant que dans les légendes. Minos avait menti, le sourire sardonique qu'il n'avait pu retenir en acceptant sa requête revenait à l'esprit du jeune Athénien. En le laissant faire ses preuves, le roi l'avait envoyé vers celui qu'il ne saurait jamais vaincre : lui-même, et les abandons dont il avait été victime.
Egée était parti, abandonnant sous un caillou le maigre héritage qui lui faisait maintenant si mal ; Aethra n'était qu'un nom, un souffle auquel il ne parvenait pas à donner la consistance d'une mère. Corynétès, Sinis, Phea, Cercyon, Procuste...Autant de monstres dont il avait débarrassé sa Grèce pour qu'on le reconnaisse. En les tuant il voulait renaître. En s'unissant à Périgouné il avait voulu laisser sa trace. Périgouné était partie, emportant leur fils. Toujours le poursuivait cette sensation d'être de trop, d'être seul au monde à chercher un ennemi protéiforme.
Ariane. Elle, avait accepté sa majestueuse détresse, avait voulu l'aider. Pour elle il était entré dans ce labyrinthe maudit dont il comprenait maintenant l'inanité. Jamais il n'en sortirait, se bornant à chercher un ennemi absent. La seule ombre à sa puissance était lui-même, Thésée était seul à devoir combattre sa propre violence.
Rassemblant ses forces, Thésée monta sur une petite terrasse et regarda les alentours, ébloui par la violence d'Hélios. Ni centre, ni périphérie. Des murs blancs, blancs à perte de vue, de tous les côtés. Nulle montagne, pas de mer, pas d'Ariane.

Il se déshabilla, nu comme au jour de sa naissance.
Il prit l'épée de son père et se l'enfonça dans le ventre. Ses derniers regards furent tournés vers le soleil.

21 juin 2013

D'une liseuse

Ca y est, je suis devenu encore plus un vilain petit consommateur. En achetant une liseuse, j'ai basculé la semaine dernière dans le côté obscur de la force en me cachant derrière un monticule de raisons très raisonnables. En fait, ça m'intriguait, je voulais essayer.
Une liseuse, et son étui, moins de cinquante euros sur vente privée. Y a des achats plus importants, plus utiles, mais j'ai fait mon caprice, depuis des mois que cet objet m'attirait.

Pourquoi ?

Après tout, les livres c'est beau. Ce sont des objets d'une vie, ils appartiennent à notre quotidien, les miens, les livres que j'aime ont été cornés, tachés, salis, prêtés, parfois rendus, ils ont les stigmates de tout ce que je leur ai infligés. J'en connais certains qui seront choqués d'entendre qu'un Prof-de-Lettres-Chargé-De-Transmettre-La-Culture-La-Vraie se rabaisse à ces colifichets démagogues.

IMAG1132

Mais les livres sont chiants à déménager, ils prennent une place folle pour celui qui n'est pas un fétichiste de la bibliothèque bien rangée sans un poil de cul qui dépasse (j'en connais quelques-uns, pas mal même). Ca pèse un âne mort pour les déplacer, on ne retrouve jamais celui qu'on cherche (oui, je sais, mais on en trouve un autre, qui n'a rien à voir avec ce qu'on voulait, mais avec lequel on décide quand même de faire un bout de chemin, comme pour une personne finalement)... 
Donc on verra, une part de moi est sceptique avec ce joujou de geek. J'ai installé La Chartreuse, le Rouge, quelques Proust, un Sade... j'aime l'idée d'avoir un petit potentiel de lecture avec moi pour les moments de désoeuvrement. Le métro, le train, les attentes... En fait, j'aurais imaginé une liseuse aléatoire, qui saute d'une page de livre à une autre page de livre, sans queue ni tête. Des tribulations de Fabrice au salon de la comtesse, jusqu'aux bordels d'Angleterre. Au final, une lecture incohérente, qui exigerait un fil à trouver entre les sauts. Une minuscule toile d'araignée relierait ces pages inconnues, et nous revêtus d'une puissance arachnéenne comblerions les failles.
Mais évidemment, l'option "lecture re-créative" n'existe pas. Technologie n'est pas rêveuse, elle propose tout tout de suite sous couvert de liberté. 
A voir, à lire.
Vous en avez une, vous ? Quel est votre avis sur la question ?

13 juin 2013

Salle comble

Pas pour moi, pourtant. Je n'en vaux pas la peine. Mais dans le cadre du boulot je devais intervenir pour présenter quelques informations concernant le projet que je voudrais monter l'an prochain avec ma collègue/copine Delphine.

eurexpo-a-fait-salle-comble-pour-la-visite-presidentielle-photo-joel-philippon


Donc Jules, à l'aise dans une classe au quotidien, là devant une salle polyvalente remplie de collégiens et de parents pour vendre son steack auprès des futurs lycéens. Facilement deux-cent paires d'yeux braqués sur vous. Passer après des gens chevronnés c'est dur. Je me sentais observé, scruté de la tête aux pieds.

"Il a pas l'air à l'aise, lui, hein" - "Ca lui va pas du tout sa chemise, elle est trop grande/petite" - "Un prof en Converse ! Enseigner à mon fils ?" - "Le mange pas, surtout, le micro" - "Le genre de petit con qu'essaierait de se taper ma femme" - "Pas clair, ce qu'il raconte"


En fait, ces remarques me viennent si facilement parce que ce sont exactement celles que je fais en regardant quelqu'un parler devant une assemblée. Ce roman de Nancy Houston, les Variations Goldberg, où un chapitre par variation est consacré au point de vue d'un spectateur venu écouter les variations Goldberg. Etant impitoyable avec les autres, j'imagine qu'ils sont imperturbables avec moi.

L'arroseur arrosé. Je sais ce qu'il me reste à faire, baisser les armes et les jugements rocailleux pour devenir humain, plus humain. Ce serait bien.

12 juin 2013

Mon tesquieu

Aujourd'hui, repris le fichage de ces foutues Lettres persanes, et je mesure tout ce qui me manque pour les comprendre convenablement. Jésuites, jansénistes, bulle Unigénitus, constitutions et alliances des pays...
Le ton léger et ironique alterne avec les digressions interminables. Je n'aime pas Usbek, je le déteste.
Penser à lire le livre de Starobinski sur Montesquieu, c'est dans les vieux tonneaux qu'on fait les meilleurs vins.

Publicité
Publicité
9 juin 2013

Le lent ballet des parapluies

Marre des ces règlements liberticides. Il avait envie d'un café clopé, depuis bientôt dix jours qu'il était sorti du sommeil et qu'il arpentait cette minuscule chambre, il n'y avait pas eu droit. Il emmerdait les infirmières. Elles pourraient toujours râler une fois le paquet terminé.
Après tout, si l'autre connasse avait respecté son règlement, le Côde, il n'en serait pas là. Sa vie ne serait pas sur une voie de garage en attente de sortie. Bientôt, lui avait dit le médecin. Bientôt il pourrait revenir à une activité normale. Comme dans les les Guignols, tiens, une vie de marionnettes.

Les souvenirs sortaient peu à peu du brouillard, un à un. Ce sont des faits banals quand on y pense, un bête accident de moto sur une autoroute parisienne. Une remontée de files, une voiture qui déboite brusquement, au dernier moment, sans prévenir, il l'avait prise de plein fouet. Projeté quinze mètres plus loin, par miracle toujours entre les deux files. Il avait eu beaucoup de chance, de la chance qu'il avait favorisée. Casque Arai Quantum, blouson Furygan en cuir renforcé, gants Béring en cuir, chaussures Alpine Stars, le tout sur sa Ducati Monster 796, son petit bijou qui lui avait coûté plus d'un an de sacrifices, un truc que des non-motards ne peuvent pas comprendre. Toutes ces marques avaient protégé le corps, son corps, lui, Jérôme, et une partie de ses souvenirs. Le capitalisme lui avait sauvé la vie.

Model-Page_2013_M796_01_red_960x420

 

Le reste était encore cotonneux. Des sirènes, ce pompier qui lui parlait sans cesse pendant tout le trajet de choses sans intérêt, de la pluie, de son week-end avec ses gosses, de ce qu'il ferait une fois sorti de l'hôpital... Tout ça pour le garder éveillé, sans doute, inutilement puisqu'il avait fini par sombrer dans le sommeil blanc. L'ambulance, ses innombrables rangements de pilules et bandages en tout genre était son dernier souvenir. Jusqu'à cette chambre impersonnelle. Deux semaines de sommeil, de ce qu'on appelle coma. Le mot est étrange, d'ailleurs, κῶμα en grec, « sommeil profond », coma stade 3 dans son cas, assez curieux d'après le médecin. En principe il n'aurait pas dû avoir d'étape consciente entre le « traumatisme » et le réveil. Sympa le toubib. Pourtant il avait des souvenirs. « Enfin, chaque cas est unique », il paraît.

Avait commencé la ribambelle de tests. Le fauteuil roulant, puis assez rapidement la marche. Jérôme avait pris conscience, pour la deuxième fois, de la puissance de son corps, de cette mécanique sans poulie qui réapprenait, l'espace d'une heure, presque rien, à mettre un pied devant l'autre. Le festin qui suit une longue période de jeûne. Il avait observé ses mains se contracter, ses pieds retrouver leur motricité, sous le sourire bienveillant des infirmières. Il avait reçu des visites, aussi. Quelques amis, certains qui n'auraient pas pu ne pas passer, d'autres dont la venue l'avait agréablement surpris, dont il n'aurait pas soupçonné la présence, et pour lesquels il n'aurait probablement pas fait le déplacement, pour tout dire, avec une certaine honte. Sa femme aussi, Claire, matin et soir. Claire avec qui il avait fait le tour du monde, Claire qu'il aimait plus que tout, qui lui faisait péter les plombs quand elle se mettait en colère, qui l'avait encouragé à acheter la moto de ses rêves. Il l'aimait, la détestait aussi parfois. Des sentiments entiers, francs, à la mesure de ce qu'il éprouvait alors que sa tendance générale était au demi-mot, à la tiédeur, à la mesure de chaque chose puisqu'aucune chose ne portait sens. Claire, et Ophélie aussi. Il avait compris que c'était elle, à la description qu'en avait faite l'infirmière. Ophélie, à l'opposé de Claire, une pluie mouillée tout en rires qui savait se dépouiller jusqu'à n'être qu'une flamme bleue, une fleur de Bunsen. Elle était venue, restant quelques minutes sans rien dire puis partait. Depuis que Jérôme s'était réveillé elle n'avait pas reparu. Peu étonnant, tant elle était aux marges des choses, tant elle tenait à ne pas prendre de place, à tel point que lui effleurait l'idée qu'elle était une production de son esprit. Il ne la connaissait pas mais elle faisait partie de son paysage mental. Depuis son adolescence elle était là, rôdant autour de lui dans les charnières de sa vie. « Sur l'onde calme et noire où dansent les étoiles la blanche Ophélia flotte comme un grand lys ». C'est en première, en découvrant ce poème qu'elle lui était apparue, donnant un sens miroitant à la folie de ce monde. La rousse folle répondant à sa détresse par un chant de folie. Il avait eu le temps de l'apercevoir, souriante, aux côtés de la Ducati défoncée.
Il n'en avait jamais parlé, à personne. La porter en mots l'aurait déflorée sans même arriver à frôler l'intensité de cette présence si ténue.
Il avait donc continué son chemin, pas si mal ma foi, songeait-il fumant toujours. Le café circulait dans son corps, la fumée venait ventiler ses idées. Il observait le boulevard de l'Hôpital du haut de sa fenêtre. Il pleuvait à verse, les gens couraient comme ils pouvaient. Se protégeant avec un journal, le manteau tiré, tête nue... Les plus prévoyants avaient pris leur précaution, et il observait d'en haut le toit circulaire des parapluies. Ils se mouvaient lentement, gris, noirs, rouges, bleus, multicolores, majestueusement, comme mus par leur propre volonté. A quoi pensaient-elles, ces toiles ridicules tutoyant les nuages ? Qu'il fallait s'activer, que c'était dommage de ne pas avoir inauguré cette petite robe, que le petit serait trempé et malade ce soir... les pensées voletaient et il se demandait si l'un de ces abris se dirigeait vers lui. Non, certainement pas. Depuis que la sortie se rapprochait, les visites s'espaçaient, le temps rentrait peu à peu dans ses gonds, Jérôme redevenait le collègue, l'ami, le pote de soirées belote et quittait son statut de grand blessé. Ainsi vont les choses, qui circulent plus ou moins lentement le long des boulevards. La vie c'est comme des parapluies sous une pluie parisienne. Abrités, on circule vers le point B ou on flâne, cherchant celle à qui on proposera un p'tit coin de paradis tout en observant ses congénères rouler avec nous vers la fosse.

 

6 juin 2013

Inauguration bis

Quand les choses confirment leur statut de plate-forme insensée, quand la stabilité devient un mirage, quand les gens et les lignes de vie se brouillent pour devenir des sentes insoupçonnées, des ravines improbables, quand on se sent perdu, autant se raccrocher, sans se crisper, aux îlots d'immuabilité qu'il nous reste.

Ce blog, ouvert le 4 mars 2008, était à la base un journal d'agrégatif, ouvert à quelques mois des épreuves d'un concours sur lequel j'allais me fracasser les dents. Bien sûr, je le savais, bien sûr je m'étais programmé pour me planter. Et je me suis planté. De l'immaturité, de mauvaises méthodes de travail, le respect de ces exercices stériles, l'admiration adolescente devant le Statut d'Agrégé, la peur de rentrer dans la vie de grand qui m'a poussé à reporter mon entrée dans le métier, me coûtant un poste confortable...
Depuis j'ai évolué, en plein de formes, en un peu de fond. Je suis devenu adulte dans mon boulot de prof, j'ai des classes, des collègues, des parents, des responsabilités. Modestes, mais elles sont là. J'ai des ambitions, des envies de faire bouger les choses.
Reste l'Agrégation, cette putain. Je la regarde, je tourne autour d'elle comme un charognard. J'en vois les avantages. Oublié le prestige du poste de maître de Conférence, l'aura des élus qui nimbent de leur présence les lieux qu'ils daignent fouler. Des envies de cracher à la gueule de cet immense labyrinthe qu'est l'Education Nationale me prennent, l'envie de me plier l'espace de quelques heures à ces branlettes intellectuelles, le temps d'empocher ce putain de statut, et basta. Des heures en moins, des sous en plus.
Une collègue/amie avait publié à l'époque un journal alors qu'elle préparait son concours. Je le lisais, régulièrement. S'y ressentait la hargne, l'ampleur du défi personnel qu'elle y avait mis, la colère contre ces épreuves, les sacrifices faits à Sainte Rita. La forme qu'elle y avait mise était différente mais j'avais aimé cette intensité, au point de rétablir l'un des objectifs initiaux de ce blog : le journal d'un concours. Cela m'imposera peut-être une régularité, me laissera entrevoir une avancée... Nous verrons bien. Avec le poids de votre regard virtuel, je jouerai avec ma culpabilité naturelle. L'oeil sera dans l'ordi, regardera Julien. Ayant honte de ne pas remplir cette rubrique, me mettrai-je à travailler ?
Voici mes meilleurs ennemis des prochains mois. Le programme.

IMAG1122

 

Il n'est pas mal. Non qu'il doive être plaisant, non qu'il faille éprouver du plaisir à se le coltiner, mais enfin ce sont des textes que je connais assez bien, voire très bien pour certains. Excepté les lettres de Sévigné et Eluard, je les avais déjà lus. Il reste à les potasser, encore et encore, et encore. En 2008 nous avions eu Gracq, Julien Gracq, l'une des plus belles rencontres de ma vie de lecteur. Et fasciné par ses phrases au goût de terre j'avais perdu les principes de base : on est là pour bosser les textes, pas pour les aimer.
Y a plus qu'à. Etape d'aujourd'hui, la brave dame du CDI m'a donné un lot d'histoires littéraires de référence, de quoi potasser des sources sûres. Le mot punaisé dans mon casier a raison : « Tout est signe. »

IMAG1124

 

5 juin 2013

Porte close

Je me suis planté de date de rendez-vous pour la deuxième fois. D'affilée. Je me suis rendu là où je ne devais pas être, un rendez-vous manqué.
Il y a quelque chose à y comprendre. Une fois c'est un malentendu, la deuxième fois c'est une programmation. Dans l'absolu ce n'est pas grave, ça m'aura fait faire une balade à Paris en bécane. Néanmoins. Comme si j'avais programmé cet échec, alors que la bonne date était posée dans mon agenda, alors que j'aurais pu, et même que l'idée m'a traversé l'esprit, passer un coup de fil pour confirmer la date.

Porte_close


Plusieurs fois que cela arrive, dans différents domaines. Programmer un échec, c'est une façon de ne pas être déçu. Des mois que je galérais de solution de fortune en bidouillage pour ne pas faire réparer mon Mac. Plusieurs mois j'ai attendu. J'ai les moyens de sauter cette putain d'agreg qui m'appelle de son lit d'immondices, et je suis mon meilleur ennemi qui me tire une balle dans le pied au pied de la colline. On ne quitte pas le pied en somme. On le tire, et on tire dedans. En attendant ça ne marche pas.

Je trouve toujours une parade, un grand discours qui vient cristalliser des peurs, atténuer leur aspect angoissant derrière des plans en trois parties. Pour ça j'en suis devenu le spécialiste, j'ai été formé pour les plans en trois parties à tel point que tout est cotonneux. Le regard des autres. Leur jugement, leur représentation et le décalage entre mon image et ce qu'ils me renvoient.
Labyrinthique.

Publicité
Publicité
Publicité